Le Calvaire de Jean Gabet

vendredi 21 juin 2019
par  Webmaster
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Le Calvaire de Jean GABET
Un peu d’histoire :
Jean Gabet est le fils d’Eugénie PERIER née à Blangy le 7 avril 1884. Elle était la fille de Baptiste Périer né en 1837 à Willeman de son métier charron et de Marie Grenier née à Blangy en 1853. En 1919, elle se marie avec Paul Gabet originaire de Jumièges(Seine inférieure 76). Jean, leur fils unique est né en 1920 à Hardelot, ville où sa mère exerçait le métier de receveuse des postes. Elle sera nommée par la suite à Bapaume . A cette date, Jean ira au collège St Jean-Baptiste et y fera sa communion solennelle. Le jeune homme aimait Blangy , ce village où ses parents avaient leur propriété et où il prenait plaisir à retrouver sa famille.
Pendant la guerre 39-45, Jean, âgé de 24ans, doit obéir aux lois allemandes. Au décès de son père en 1943, il obtient une permission de 10 jours pour assister aux funérailles. Il revoit sa famille, sa fiancée, mais juge (peut-être avec le caractère des jeunes qui ne voulaient pas obéir aux lois allemandes) de ne pas se présenter à l’heure voulue devant les autorités. Il devient donc « réfractaire ». Recherché, il sera arrêté comme déserteur et emprisonné à Compiègne puis déporté vers les camps de concentration à Buckenwald.
Sa mère n’aura plus de nouvelles. L’avis officiel de son décès porte qu’il est mort pour la France en mai 1945 sans plus de précision sur la date et sans aucune indication de lieu.
Coup terrible pour une mère veuve qui perd son fils unique. La blessure est inguérissable.
C’est en souvenir de Jean qu’elle décide d’ériger un calvaire dans une de ses propriétés, un coin de champ que M.Gabet père préférait, situé non loin de la tombe familiale. Il se dresse au début de la rue creuse, à quelques mètres de l’intersection avec la route d’Eclimeux.
L’inauguration du calvaire a lieu le dimanche 22 août 1954. Le révérend Père Egide, aux dires de l’Abbé Carton, va venir à Blangy pour la bénédiction du calvaire qui promet d’être digne des souvenirs tragiques qu’il rappelle et qui fera honneur à notre village. Jean est mort pour la France. Il est tout indiqué que la manifestation sera non seulement religieuse mais aussi patriotique.
Au pied de la croix et à l’ombre du drapeau tricolore, les cœurs battront à l’unisson : les cœurs des mères, avec celui d’une mère qui pleure et qui prie mais surtout, les cœurs des anciens et futurs soldats puisque la vie de Jean Gabet a été fauché pour cause de guerre.
Un chroniqueur écrivit : Le calvaire a été érigé en plein champ. Il domine l’un des coins de la riche vallée de la Ternoise. On l’aperçoit de loin. Il devient désormais le lieu de rassemblement de ceux qui gardent au cœur le souvenir des anciens jours et qui se souviennent de ceux qui ont donné leur vie pour la France. Il sera toujours un symbole de renaissance et d’espérance. »
Aujourd’hui, après presque 60 ans, il est difficile de voir le calvaire de la route d’Eclimeux. La végétation a pris le dessus et ce coin est devenu un site boisé. Il est clôturé par une petite grille et entouré d’arbres et de buissons.

Texte de Charlette Crétel


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