Histoire de la Châsse de Ste Berthe

samedi 6 juillet 2019
par  Webmaster
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La Châsse de Ste Berthe
Ce n’est pas sans difficulté que les reliques de Ste Berthe ont traversé les siècles.
Deux évènements importants liés à l’Histoire de France ont remis en cause leur existence. Mais, l’obstination de ses défenseurs leur permet d’être encore présentes aujourd’hui et en particulier lors de la neuvaine de Ste Berthe.

Le premier se situe à la fin du régime de Charlemagne (28 janvier 814). Les Normands venus de Scandinavie envahissent les côtes de France et remontent les fleuves dévastant monastères et villages. Dans les années 885-886, ils envahissent le Termois. Vers 895, ils menacent Blangy. Les religieuses fuient vers l’Est emportant avec elles les reliques de leur première abbesse. Dans l’empire germanique, elles se réfugient d’abord à Mayence puis se rendent à Erstein près de Strasbourg sur l’invitation de Rotrude, abbesse du lieu. Celle-ci décide de leur édifier un couvent non loin de là à Apsiac (qu’il faut identifier avec Epfig). On pense que les religieuses de Blangy y restèrent et y moururent.
Au commencement du XIème siècle, quelques ecclésiastiques, en souvenir de Ste Berthe viennent se fixer à Blangy et deux d’entre eux, Albin et Ebroï se rendent dans l’empire germanique et ramènent les reliques.
D’après Malbrancq, une foule considérable les accueille en 1031. Druon, évêque de Thérouanne fait ouvrir les reliques et en dresse un acte authentique.

Le second se déroule à la Révolution Française. Le 14 septembre 1791, l’église abbatiale, le moulin, la ferme et ses dépendances sont mis en vente. Pierre Drain, 60ème et dernier abbé de l’Abbaye, fait transporter les reliques de Ste Berthe et de ses filles dans une niche située derrière le maître autel de l’église paroissiale.
En septembre 1795, un rapport du juge de paix du canton de Blangy portant sur l’existence d’une prétendue châsse d’une fondatrice de la maison religieuse est envoyé au tribunal criminel du département. Cet acte étant considéré comme du fanatisme, le tribunal arrête : « Un commissaire sera chargé de s’informer sur la prétendue châsse qu’il fera ouvrir en présence du peuple et d’employer les moyens les plus rigoureux pour anéantir toute espèce de fanatisation dans cette commune ».
Début octobre 1795, le commissaire Pruvos-Lebas du district de Montreuil arrive à Blangy avec une forte escorte. Sous la menace, la cachette est dévoilée et la châsse ouverte. Les ossements sont rassemblés dans un linge sur lequel, une fois ficelé, le Comité de Surveillance de Blangy appose son cachet. Les reliques sont ensuite emportées en mairie.
Pendant la nuit, Gilles Demont et Berthe Hannedouche les enlèvent et les confient à Barbier qui les cache entre le plafond et le plancher d’une des salles de l’Abbaye. Le lendemain, la châsse vide est abandonnée par le commissaire.
En 1803, année du Concordat et de la Paix religieuse, les reliques sont retrouvées dans le même linge sur lequel le cachet reste visible et authentifiées par l’évêque d’Arras : Monseigneur de la Tour d’Auvergne.
 
 
Extraits de la rubrique « Un peu d’histoire » des Echos de Blangy.
Rédigée par Christian Martin
 
Bibliographie : Dictionnaire du Pas de Calais 1880


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